Johann Wolfgang von Goethe
Briefe an Charlotte Stein, Bd. 2
Johann Wolfgang von Goethe

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1290

[Sonnabend 28. bis Dienstag 31. August]

ce 28 d'Aout. 1784.

J'ai commencé mon jour de naissance au bal, ou j'ai dansé beaucoup sans le moindre interet. Ce matin j'ai dormi longtemps, et a mon reveil mon coeur fut attristé de se trouver si loin de tout ce qui lui est le plus cher. Ce ne sera pas un jour de fête comme l'annee passee, je le passerai a la cour, a la table de jeu, que j'aurois souhaitté de la celebrer parmi les pres, les rochers et les bois!

Bientot il sera tems que nous nous en allons, j'attends ce mecredi avec impatience, les objets perdent tous les jours de leur nouveauté et mon ame commence a s'appesantir. Je ne suis pas asses habile pour cacher a la societe ce manque d'interet quoique je fasse mon possible, et les femmes surtout sont asses clairvoyantes pour sentir qu'elles ne me sont rien et que je ne veux ne leur rien etre. Avec les hommes il va un peu mieux mais cela ne pourra durer. J'ai vu ce qu'il y a a voir, l'opera meme me fait peu de plaisir, la composition est tres belle mais il manque a l'execution un certain ensemble qui seul peut fair du plaisir.

ce 29 d' Aout.

Hier je n'avois q'un seul souhait et c'etoit de recevoir une lettre de toi, j'en avois deja perdu toute esperance lorsque retournant du soupé je trouvai un paquet qui en renfermoit une. Je ne pouvois finir mon jour plus heureusement. Si tu m'avois envoyé ton iournal mon bonheur auroit eté au comble. Ces douces expressions des sentiments de ton coeur me faisoit revivre, car peu a peu mon existence se glace entierement. Cepandant je voudrois rester plus longtems, pour voir les choses de plus pres, pour connoitre un peu plus les ressorts de cette machine.

Si l'originalité est bonne a tout elle est plus necessaire pour la condouite de l'oeconomie politique que pour toute autre chose. Nous pouvons apprendre des autres des details, nous pouvous imiter des formes, mais il faut que nous sachions par nous meme former un ensemble.

L'Opera d'hier etoit charmant, et bien executé, c'etoit la Scuola de Gelosi, Musique de Salieri, opera favori du public, et le public a raison. Il y a une richesse, une varieté etonnantes, et le tout est traité avec un gout tres delicat. Mon coeur t'appelloit a chaque air, surtout au finales et au quintets qui sont admirables. Je t'enverrai le Texte, il t'amusera peutetre, quoique ce ne soit que le scelete d'un tres beau corps.

Comme je destine cette lettre a etre portee par Stein je puis parler un peu plus ouvertement car j'usqu'ici j'ai toujours evité de dire trop dans mes lettres, de crainte qu'on ne les ouvrit, car on peut attendre tout d'un Prince qui est politique comme le Duc de B[runswic].

Il a tres bien traité note Duc, ils ont eu plusieurs conferences, ou il a eté asses ouvert, il paroit estimer son neveu, et vraiment un grand Seigneur qui a la tete bien placée et qui communement voit ses semblables etre plus que betes, doit etre tres surpris de trouver un parent qui a plus que le sens commun.

Lez courtisans parlent asses librement de leur maitre et d'apres ce qu'ils disent je puis me former une idée asses claire de cet etre singulier; mais ils conviennent tous que son but est grand et beau, qu'il ne se trompe pas dans les moyens et qu'il est ferme et consequent dans l'execution voila tout ce qu'on peut dire pour definir un grand homme, s'il on ose nommer grand un etre si borné en tout sens.

La Hartfeld est assurement la personne du sexe la plus interesante qui soit ici. Il seroit difficile de faire une description de sa figure ou de definir ce qui la rend aimable, et c'est justement pour cela que je crois qu'elle a pu fixer un Prince inconstant.

Du reste la conduite du Duc envers tout le monde surtout envers les gens riches qu'il attire à sa cour est incomparable, il connoit parfaitement combien il est aisé de satisfaire la petite vanité des hommes, il sait flatter chacun à sa facon, il employe les maris, il amuse les femmes, et les personnes les plus petries d'amour propre lui paroissent etre les plus desirables, enfin c'est un oiseleur qui connoit ses oiseaux et qui avec peu de peine et de frais est sur s'en prendre tous les jours.

Je te parlerai au long de sa conduite envers moi, dont il faut que je te racconte l'histoire suivie.

ce 30.

Apresdemain matin on partira surement et cette lettre ira te chercher dans ta retraite. Il faut que tu sentes combien je suis a toi, combien je desire de te revoir. Non mon amour pour toi n'est plus une passion c'est une maladie, une maladie qui m'est plus chere que la santé la plus parfaite, et dont je ne veux pas guerir.

J'ai ecrit de nouveau quelques versets du poeme qui m'est une grande ressource quand je suis loin de toi, que j'aurai du plaisir si tu en es contente, car c'est pour toi que je le compose, le peu de mots que tu m'en dis dans la derniere lettre m'ont fait une joie infinie.

Dailleurs tout va bien ici, ce qui etoit le but serieux de notre voyage a parfaitement bien reussi. C'est un secret que je te confie car tout le monde croit surement que nous ne sommes venus que pour nous amuser.

Nous retournerons d'ici a Goslar pour voir les mines, de la nous monterons peut etre le Brocken pour descendre de l'autre coté par un detour vers Halberstadt. Le Duc ira a Dessau ie resterai encore quelques jours avec Krause entre les rochers du Rosstrapp, de la j'irai voir la fee de Langenstein dont tu ne seras pas jalouse et je retournerai bien vite a tes pieds. Oui ma chere quand je sens bien vivement le bonheur de vivre avec toi, l'eloignement me devient tout a fait insupportable.

Je n'ai d'autre souhait que de te plaire, de te rendre heureuse autant qu'il est en mon pouvoir, d'etre tous les jours plus digne de ta tendresse, car pour le reste de mon existence la fortune me veut tant de bien que je ne puis pas meme profiter de tout ce qu'elle m'offre.

J'ai fait beaucoup de reflections sur moi et sur les autres peutetre en ai je fait trop. Quoiqu'il en soit tu sauras tout a mon retour, et j'ai le plus grand besoin de te revoir car depuis que je suis parti, ie ne me souviens presque pas d'un moment d'entiere confiance avec qui que ce soit.

Stein te raccontera nos avantures a sa facon et si je te les racconte a la mienne tu pourras mieux juger.

Si apres avoir recu cette lettre tu veux d'abord m'envoyer un expres a Alstaedt tu me feras un grand bien. Il faudroit joindre a une lettre plus longue que celles que j'ai eu j'usqu'ici, le journal, qui apres une si longue absence me fera revivre en me rapprochant de toi. Je te prie de le faire, ie te supplie par tout ce que l'amour a le plus cher. Je crains de ne pas pouvoir arriver a Weimar avant le 15 de ce mois, l'esperance de t'y trouver me soutient dans mon exil.

ce 31.

Enfin il faut que je finisse de te parler en lettres lisibles, mon coeur qui te parle nuit et jour ne se taira pas, je suis persuadé que le tien fera dememe et cela addoucit les peines de l'absence. Je serais encore plus heureux si j'etois bien sur que tu te portes bien, que tu ne sens plus les maux de dents. Adieu! J'ai eté tres bien tout ce tems la, excepté que l'irregularité de la diete m'a quelques fois mis mal a mon aise. Graces au ciel nous n'avons que deux repas encore a surmonter, et demain les plus beau rochers nous dedomageront de toute la gene que nous avons senti jusqu'a persent. Adieu. Si mes recherches le permettent je tacherai d'ecrire encore a mon poeme, je voudrois pouvoir tout pour te faire du plaisir et je ne pourrois jamais cesser d'etre ton debiteur.

Adieu encore un fois ma douce mon adorable amie.

G.

1291

Elbingerode, [Montag] d. 6. Sept. 84.

Von den Fesseln des Hofs entbunden in der Freyheit der Berge, bey dem schönsten Wetter noch ein Wort zu dir.

Der Herzog hatte einen unüberwindlichen Trieb nach Dessau, ging und lies mich mit Krausen von Goslar aus allein auf den Harz zurückziehen. Wir beyde haben dann, uns selbst überlassen der herrlichsten Tage recht genossen, sind auf dem Brocken gewesen, haben alle Felsen der Gegend angeklopft; immer begleitet von dem hellsten Himmel.

Wie deine liebe mir nah ist mag ich nicht sagen. Vor sieben Jahren schrieb ich dir auch von hier. Nach und nach komm ich immer wieder dahin wo ich schon deiner gedacht mich mit dir unterhalten hatte.

Ich hoffe den 15ten in Weimar zu seyn wäre es möglich dich da zu sehen.

Lebe wohl Lotte. Morgen geht es nach dem Rosstrapp. Krause hat ganz köstliche Dinge gezeichnet. Lebe tausendmal wohl.

G.

1292

[Weimar, Donnerstag 16. September]

Ich kann meiner lieben Lotte nur mit wenig Worten sagen daß ich wieder da bin, daß mir ihre lieben Worte die mich in Alstädt empfangen haben, rechte Nahrung waren deren ich sehr bedurfte. In Langenstein war ich zwey Tage länger konnt ich nicht bleiben. Von meiner Reise habe ich dir viel zu erzählen, Viel zu zeigen. Ich will dich nicht bitten herein zu kommen weil ich doch nach Jena muss und sonst vielerley zu thun habe. Ehe der Herzog zurückkommt kann ich auch nicht zu dir. Ich möchte gar zu gerne die Reise nach Zweybrücken ablehnen und hoffe es soll gehn. Dann wollen wir glückliche Tage zusammen zubringen. Daß dir mein Gedicht so lieb ist wird mich anfeuern es fortzusetzen wie mir es möglich ist.

Dein Zahnweh betrübt mich und macht mich mit dir leiden, es ist gewiß die feuchte Lufft von Kochberg die es verursacht. Richte aus was du auszurichten hast und mache daß du wieder herein kommst. Es ist dir gewiß besser.

Lebe wohl ich habe eine recht herzliche Sehnsucht nach dir, und dancke dir tausendmal für deine Liebe. Lebe wohl.

Ich habe viel zu thun gefunden und bin schon zerstreut. Vielleicht kommt Fritz Jakobi noch. Lebe tausendmal wohl.

d. 16. Sept. 84.

G.

1293

[Freitag 17. September]

Voila ma chere Lotte des fruits que je t'envoye pour Symbole de ma tendresse, j'espere qu'ils seront doux autant qu'ils peuvent l'etre sous ce Ciel peu favorable.

J'ai recu ta lettre qui m'exprime si bien tes sentiments pour moi, ils me ravissent, meme ceux que je ne scaurois meriter.

Fritz est bien gai je lui ai fait sentir la beauté des characteres Anglois que j'ai apporté de Brunswic, hier au soir avant d'aller au lit nous avons fait l'essai de les imiter. J'espere que cette nouveauté le reviellera du moins pour quelque tems car il a negligé beaucoup cette partie la, je lui donne un bon exemple en m'exercant avec lui.

J'ai tant de choses a te dire, et tant de choses a faire que je ne sai comment m'y prendre. Je ferai mon possible pour aller bientot a Ilmenau et je passerai par Kochberg.

Adieu ma chere Lotte il faut bien que je finisse, les affaires m'appellent. Le Duc n'est pas encore arrivé. Je te serre à mon coeur.

ce. 17 du Sept. 1784.

G.

1294

[Freitag 17. und Sonntag 19. September]

Apres avoir fini ma journée, apres avoir preparé mon dejeuné pour demain matin il faut que je m'entretienne encore quelques moments avec toi, et ce sera pour te dire quelques nouvelles.

Tu sauras deja que le viel Oeser est ici pour peindre les petits apartemens de Mdme la Duchesse Mere, mais personne t'aura dit combien son ouvrage est beau. C'est comme si cet homme ne devroit pas mourrir tant ses talents paroissent toujours aller en s'augmentant. Les idees des Platfonds sont charmantes, elles sont executees avec un gout que l'age et le travail seuls peuvent epurer a un si haut degré, et en meme tems avec une vivacité que la jeunesse croit etre exclusivement son partage.

Haman de Koenigsberg a ecrit une petite brochure contre le traité de Mendelsohn qui a pour titre Jerusalem. J'ai toujours aimé beaucoup les feuilles Sybillines de ce mage moderne et cette nouvelle production m'a fait un plaisir bien grand que je voudrois pouvoir partager avec toi, ce que sera tres difficile a cause de la matiere et de la facon dont il la traite.

Il y a des bon mots impaiables, et des tournures tres serieuses qui m'ont fait rire presque a chaque page. Apresant il faut que je relise le livre de Mendels[ohn] pour mieux entendre son adversaire, car il m'a eté impossible la premiere fois de le suivre toujours. Je me trouve tres heureux d'avoir le sens qu'il faut pour entendre jusqu'a un certain point les idees de cette tete unique, car on peut bien affirmer le paradoxe qu'on ne l'entend pas par l'entendement.

Bon soir ma chere Lotte. Je me rejouis beaucoup de ce que tu ne t'endormiras pas sans avoir eu ma lettre de ce matin et sans avoir gouté de mes fruits. Quelle douce consolation que ce ne sont plus des semaines entieres qu'il faut a mes lettres pour parvenir a toi.

ce 19. du Sept.

Jacobi est arrivé avec sa Soeur il me fait un grand plaisir par sa prescence. S'il t'étoit possible ma chere Lotte de te derober a ta solitude, de venir ici pour quelques jours. C'est surement un homme tres interessant et il a gagné. Tu le verrois et je te verrois. Car ma chère le desir d'etre avec toi, le besoin de te communiquer toutes mes idees existe encore dans mon coeur avec la meme vivacité.

Aujourdhui j'ai eté a Jena, j'avois mon Fritz avec moi. Je le sens bien que tu veux qu'il soit le mien. Il a eté si bon, si agreable et je l'aime tant. Adieu je suis tout a toi. J'attends avec impatience une reponse que me dise que mes vœux sont exaucés.

G.

1295

[Montag 20., Dienstag 21. und Sonnabend 25. September]

Nous faisons si bien notre devoir ma chere Lotte qu'a la fin on pourroit douter de notre amour. Les affaires et l'amitié me fixent, l'oeconomie te retient, il m'est impossible d'aller te voir, je trouve tes raisons asses valables qui t'empechent de venir, et cependent je suis mecontent de toi et de moi que nous sommes si raisonnables.

La presence de Jacobi me seroit doublement chere si tu etois avec nous. Il m'est impossible de parler de toi a qui que ce soit, je sais que je dirois toujours trop peu, et je crains en meme tems de trop dire. Je voudrois que tout le monde te connut pour sentir mon bonheur que je n'ose prononcer. Vraiment c'est un crime de lese amitie que j'existe avec un homme comme Jacobi avec un ami si vrai si tendre sans lui faire voir le fond de mon ame, sans lui faire connoitre le tresor dont je me nourris. J'espere que la Herder lui parlera de toi et lui dira ce que je n'ose lui dire.

ce 20 du Sept.

Le sort veut nous recompenser pour les privations que nous avons essuyé depuis tout ce tems. Je ne suivrai pas le Duc a son vojage qu'il veut entrependre, je ne ferai q'un petit sejour a Ilmenau, je retournerai et nous serons ensemble tout cet hyver sans que rien nous puisse desunir. Je ferai mes affaires et le reste du tems je n'existerai que pour toi, et la saison la plus rude me sera la plus agreable parceque je la passe a ton coté.

Jacobi restera ici jusqua la St. Michel, je viendrai te voir d'abord qu'il sera parti peut etre le dernier de ce mois ou le premier d'Octobre. Dela j'irai a Ilmenau tu mettras fin a tes soins œconomiques pour retourner a la ville et pour revivre pour ton ami. Voila mon plan dont les dispositions paroissent etre favorisees par le sort, il ne me faut plus rien qu'un beau tems pendant mon sejour dans les montagnes, et si tu te portes bien je n'ai plus rien a desirer.

ce 21.

Jacobi m'a parlé de toi je n'ai pu lui dire que tres peu, il souhaitteroit de te connoitre parcequ'il sent bien que sans cela il n'a q'une idee incomplete de l'existence de ses amis. Je suis bien faché que nous ne pouvons pas arranger cela, et si je ne me retenois pas par toutes les raisons possibles, j'irai demain te surprendre.

Claudius le fameux Wandsbecker Bote arrivera aujourdhui, nous verrons donc aussi ce personnage singulier ce qui nous interessera beaucoup notre plaisir. Adieu ma chere Lotte je te prie de m'ecrire bientot. J'aurois bien voulu t'envoyer quelques fruits, et je me plains amerement du climat si tristement pauvre. Que de raisins ne t'enverrois je pas si nous etions sur les bord du Mein, et je n'ai d'autre Heimweh que pour pouvoir te faire part de tout ce que notre sol natal a de bon et d'agreable. Adieu encore une fois. Je t'envoie une lettre de Fritz et un essai de sa plume.

W. ce 25 du 7br. 1784.

Goethe.

1296

[Dienstag 28. September]

Und nun auch kein Wort Französch mehr. Du must von mir einen Brief vor einigen Tagen erhalten haben, der dir sagt wie es mit mir steht.

Jakobi geht Mittwoch Abends fort, Donnerstags und Freytags will ich meine Geschäffte beyseite bringen, Sonnabend früh bey dir seyn und Montags nach Ilmenau gehn.

Deine Abwesenheit lässt mich alles gute im Umgang der Freunde nur halb geniessen. Ich bin jezt im Conseil und kann nichts mehr sagen. Mein innerstes will nicht mehr zusammenhalten, ich sehne mich nach dir wie noch nie. Adieu.

G.

1297

[Ilmenau, Dienstag 5. Oktober]

Ich weis daß es meine liebe Lotte freut auch nur wenig Worte von mir in ihrer Einsamkeit zu hören. Dieser Brief wird über Weimar gehn, denn zwischen hier und Kochb. ist alle Communikation abgeschnitten.

Wir sind gestern sehr lange gefahren und haben uns sehr nach der Ente gesehnt die du uns bestimmt hattest, wir wurden für unsre Nachlässigkeit mit Hunger bestraft. Fritz war gar artig, ich erklärte ihm die zwey ersten Bildungsepoquen der Welt nach meinem neuen System er begriff alles recht wohl und ich freute mich über den Versuch durch den selbst bey mir die Materie mehr Klarheit und Bestimmtheit gewonnen hatte.

Die Kinder sind ein rechter Probierstein auf Lüge und Wahrheit es ist ihnen noch gar nicht so sehr wie den Alten um den Selbstbetrug Noth.

Ich hoffe du hast dich auch des schönen Tages gefreut und des deinigen gedacht. Wie hätt' ich dich an meiner Seite gewünscht. Gleich wie wir ankamen eilte ich nach dem neuen Schachte, dem Gegenstande so mancher Hoffnungen und Wünsche. Es steht alles recht gut und das ganze Werck nimmt einen rechten Weeg. Es sind nicht stärckre Hindernisse als die zu überwinden sind die noch dabey vorkommen, und ich hoffe auf mein gutes Glück.

Heute haben wir einen weiten Spaziergang gemacht der sehr schön war um die alten Teiche und Gräben zu sehen, davon ein Theil hergestellt werden muß. Ich wünschte dabey und vertraute daß ich einmal mit dir den schönsten Teil des Weegs machen könnte.

Ich werde unsre Expedition nicht übereilen da ich dich nicht zu Hause antreffe besonders wenn wir schön Wetter behalten sollten, da will ich meine Freunde die Berge noch recht durch sinnen und durch suchen damit ich im Glauben gestärckt werde.

Nun sage ich dir gute Nacht, damit ich noch einige Augenblicke meinem Wilhelm widmen kann der auch dein ist. Lebe wohl du theure Hausfrau, du süse Liebhaberinn, du treue Freundinn du Inbegriff alles Guten und du Meine.

G.

1298

[Weimar, Sonnabend 16. Oktober]

Wie süs ist mir's bey Lesung deiner Briefe dich in der Nähe zu wissen! Wie danck ich dir für iedes Wort. Sobald als möglich komme ich zu dir. Wenn ich nur nicht wieder deine Abreise vor mir sähe! Wilhelms fünftes Buch ist fertig. Schreibe Knebeln nur einfach daß ich die Sache nicht redressiren könnte, sag ihm aber nicht daß ich einen Augenblick böse war. Wie befindest du dich sage mir das und sage mir was ich so gern höre. Lange habe ich so vergnügte Stunden nicht gehabt als gestern auf dem Weege von K[ochberg] hierher. Es freute mich recht bey iedem Schritte meine Liebe lebhafft zu fühlen. Adieu du beste.

d. 16. Oktbr. 1784.

G.

1299

[Montag 18. Oktober]

Wie befindet sich meine Lotte auf den gestrigen Tag. Heute werde ich dafür von dir fern seyn müssen. Bey Seckendorfs finde ich dich. Diesen Abend konnte ich dem geh. Ass. Rath Schmidt nicht abschlagen bey ihm zu seyn. Lebe wohl und liebe.

d. 18. Oktbr 84.

G.


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