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Jean Rostand, Hérédité et racisme.

Paris: Gallimard (1939). 128 S.

L'exposé de R[ostand] est remarquable par sa clarté, sa prudence et son courage. Quant à la clarté: l'auteur réussit à donner un aperçu parfaitement transparent de ce qui est actuellement acquis en fait de la théorie de l'hérédité. Il explique comment l'activité des chromosomes et des gênes est comprise par la science; il souligne que l'hypothèse d'une transmission des propriétés acquises doit dès à présent être écartée. Ce qui peut être considéré comme le fond héréditaire des races – races dont l'auteur souligne l'interpénétration sur toute la terre, et particulièrement en Europe – se réduit à un certain nombre de qualités physiques d'une importance relative. »Il ne suffît pas que des professeurs germaniques ressuscitent... les vieilles imaginations de Gobineau et de Vacher de Lapouge. Il ne suffit pas que ... Céline mette son lyrisme fécal au service de la plus enfantine des ›ethnogogies‹. Nous voulons un peu mieux que cela. Nous réclamons des preuves, des arguments, des faits.« (p. 61) – Pour la prudence: Rostand est très éloigné de traiter à la légère les questions eugéniques. Il souligne la nécessité »de dissocier le mensonge raciste de la vérité eugénique« (p. 67). Cependant, tout en admettant la portée réelle de ces vérités, il formule des réserves quant aux propositions pratiques qui leur corrèsponderaient. Il est en droit de mettre ces réserves au compte d'une méfiance avisée concernant la façon dont de telles mesures pourraient fonctionner dans la société actuelle. – Ce qu'il y a de plus méritoire dans ce livre est le courage avec lequel R[ostand] affronte la théorie biologiste du progrès. Il s'en prend à Comte qui considérait le progrès biologique comme une des bases de l'histoire. Voyant infirmée cette théorie par la biologie même, R[ostand] dit: »Si, demain, toute notre civilisation se trouvait détruite, l'Homme aurait tout à recommencer, il repartirait du même point d'où il est parti voilà quelques cent ou deux cent mille ans. Toute son œuvre, tout son labeur, toute sa souffrance passés lui compteraient pour rien, ils ne lui conféreraient aucune avance... La civilisation de l'Homme ne réside pas dans l'Homme, elle est dans les bibliothèques, dans les laboratoires, dans les musées et dans les codes.« (p. 79/80) Rien d'étonnant qu'une vue tellement dénudée d'illusions rejoint par endroits la verve des grands moralistes français. »Repoussant le stérile vertige de l'infini, sourd au silence effrayant des espaces«, l'Homme »s'efforcera de devenir aussi incosmique que l'univers est inhumain.« (p. 124)


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